Faim émotionnelle ? Vous êtes vous demandé, pourquoi il vous arrive parfois de manger sans raison valable ?
Chez certaines personnes, s’alimenter est un acte compulsif, c’est-à-dire qu’il mange sans avoir vraiment faim.
C’est ce qui esrt l’opposé de la faim physiologique. Cette dernière provient d’un besoin de notre organisme au contraire de l’émotionnelle qui provient d’une pulsion venant du cerveau en lien à un état émotionnel.
Quelles sont les causes de la faim émotionnelle ? Quels en sont les signes ? Quand faut-il s’inquiéter ?
Comment la vaincre ?
Définition
Lorsque l’on mange sans avoir faim et que cette action est dictée par une émotion (consciente ou non), on parle de faim émotionnelle. Ce type de comportement alimentaire concerne une émotion positive, mais aussi une émotion négative.
Chaque personne développe sa façon de gérer les émotions et l’une d’entre elles est l’alimentation.
À l’heure actuelle, nous savons que le sucre stimule les centres du plaisir et de la satisfaction du cerveau. Il y a un aspect hédonique (recherche de plaisir) , dans l’alimentation qui peut provoquer une addiction et une faim émotionnelle.«
Les causes de la faim émotionnelle.
En temps normal, le cerveau contrôle la faim. On distingue le fait d’être rassasié (l’intestin est plein.) de la satiété (le cerveau enregistre que j’ai assez mangé pour ce repas.)
Pour nous indiquer qu’on a plus faim, des neurones dans notre cerveau change de forme.
Connaissez-vous l’expression « Manger ses émotions » est une expression qui traduit l’idée de s’alimenter pour atténuer des émotions positives ou négatives (le stress, la joie, l’enthousiasme, la peur, la colère, l’ennui, la solitude…).
Manger une petite douceur parce que l’on s’ennuie ou que vous ayez un coup de fatigue occasionnellement n’est pas un problème.
Mais dès lors que cela est trop fréquent, la faim émotionnelle peut se transformer en pathologie alimentaire (anorexie, boulimie).
Les signes avant coureur de la faim émotionnelle.
Au sens physiologique, la faim (réel) se manifeste par des gargouillis dans l’estomac ou la capacité de manger des choses que l’on aime moins (pas seulement du sucre ou des aliments plaisirs) par exemples.
En théorie, notre organisme a besoin de 3 ou 4 repas par jour. Quand on mange en dehors de ces moments, nous sommes dans la faim émotionnelle.
Par ailleurs, si vous mangez parce que vous êtes stressé, anxieux, triste ou joyeux, c’est-à-dire si votre alimentation permet de gérer une émotion, c’est un signe de faim émotionnelle.
Enfin, culpabiliser après un repas est également un marqueur de faim émotionnelle.
5 astuces qui peuvent vous aider :
1 / Se poser les bonnes questions.
Quand la faim vous tombe au nez, il faut se poser cette question…
Qu’est-ce qui motive cette envie de manger du chocolat, par exemple. Est-ce lié à des émotions ou à un réel besoin physiologique ?
Est-ce que cette faim vient du ventre ou de la tête ?
Est-ce que je mange cet aliment pour combler ma faim ou pour m’apaiser par exemple ?
Cette auto-évaluation à une réelle importance, elle permet d’apporter une vraie distanciation sur son rapport à sa façon de manger.
2 / Rechercher les déclencheurs émotionnelles.
Avec le temps, vous constatez que manger vos émotions est récurrent, dans ce cas de figure, une chose à faire est de trouver quels sont les déclencheurs émotionnels.
Pour cela, aiguisez votre prise de conscience, analysez vos humeurs, vos ressentis et vos sentiments avant de commencer à vous nourrir.
Prenez en compte la situation dans laquelle vous étiez au moment où vous avez voulu vous apaiser avec la nourriture et ce que cela vous a apporté.
Pour faciliter ce travail, vous pouvez écrire dans un carnet au fil du temps, afin de prendre du recul sur les situations et mettre le doigt sur ce qui provoque votre faim émotionnelle.
Il est possible que ce soit tout le temps le même affect que vous tentez de fuir. N’hésitez pas à utiliser une grille des émotions si vous avez du mal à les définir.
Comprendre quels est les déclencheurs, c’est apprendre à mieux les anticiper.
Les troubles du comportement alimentaire sont souvent la conséquence d’une mauvaise gestion des émotions, même si les causes de l’anorexie, de la boulimie ou de l’hyperphagie restent multifactorielles.
3 / Anticiper les déclencheurs de la faim émotionnelle.
Afin d’éviter de manger ses émotions, visualiser les semaines à venir et les situations qui peuvent être à risque. L’anticipation des déclencheurs de votre alimentation émotionnelle, vous sera bénéfique.
Par exemple, le dimanche, en projetant la semaine qui vous attend, vous pourrez prévoir les moments difficiles à vivre ou qui vous sont anxiogènes : une réunion au travail, une rencontre avec un membre de la famille, etc.
Visualisez ces scènes : imaginez-vous en train de réussir à les surpasser sans avoir recours à la nourriture.
La visualisation, c’est une façon de matérialiser mentalement votre future réussite. L’anticipation vous permet de réfléchir au nouveau comportement que vous allez adopter pour faire face aux émotions sans utiliser l’alimentation.
4 / Remplacer le comportement alimentaire par un autre comportement.
Apprenez à substituer un autre comportement pour remplacer le fait de manger ses émotions.
Pour y arriver, vous pouvez dresser des listes de choses agréables qui vous procurent du bien.
Lorsque vous aurez à faire face à une situation de faim émotionnelle, retournez vers cette liste et choisissez un des points que vous avez consignés.
Mettez-le en œuvre en fonction de vos possibilités sur le moment : faites une balade en forêt, téléphonez à votre meilleur ami, prenez un bain chaud… En vous concentrant sur autre chose, vous introduisez de la distance avec l’envie pulsionnelle de manger sans faim et votre émotion va s’apaiser naturellement.
De même, si vous avez analysé que certaines crises alimentaires sont en lien avec des habitudes de votre quotidien, essayez de les transformer.
Par exemple, lorsque vous rentrez du travail, si vous êtes contrarié et que vous mangez systématiquement un paquet de gâteaux pour vous calmer, pourquoi ne pas tenter de créer une nouvelle routine ?
Dans un premier temps, vous pouvez visualiser et verbaliser le fait de laisser vos problèmes à la porte. Ensuite, adoptez une autre habitude que celle de manger qui vous comblera : prendre l’air avec le chien, lire un chapitre de livre ou danser sur votre chanson préférée !
5 / Prendre soin de soi.
Pour ne plus manger ses émotions, il est important de prendre soin de soi : les émotions et leurs ressentis peuvent être décuplés lorsque l’on ne prend pas soin de soi.
Prendre soin de soi, c’est répondre à son équilibre au quotidien : avoir un sommeil de qualité, manger sainement, être bien entouré et bien traité, s’épanouir professionnellement…
Bénéficier d’un sommeil de qualité est essentiel. Si vous êtes en proie à des problématiques pour dormir correctement à cause d’une alimentation nocturne, dont vous avez besoin pour vous apaiser, cela impacte forcément votre qualité de vie.
Des troubles de l’humeur adjacents sont possibles et affectent peut-être vos nuits.
Même s’il existe des solutions naturelles à base de plantes pour retrouver des cycles normaux, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin pour en discuter et trouver la solution la plus adaptée.
Quand vous craquez pour faire taire une émotion, vous vous orientez spontanément vers des aliments possédant des propriétés apaisantes… Et vous avez raison !
Une alimentation antistress, peut-être intéressante à mettre en place au quotidien.
Vous y trouverez du réconfort tout en y prenant du plaisir : le chocolat noir par exemple est l’aliment antistress par excellence ! Il diminue les taux de cortisol, il favorise l’endorphine et entraîne un effet relaxant…
Un carré par jour suffit : pourquoi ne pas l’inclure dans vos nouvelles routines ? Pensez aussi aux amandes, aux poissons gras et aux avocats.
En boissons, le thé vert et les tisanes de camomille sont naturellement anxiolytiques.
Enfin, prendre soin de soi, c’est se nourrir intérieurement : laisser exprimer sa créativité, se ressourcer en allant marcher, prendre le temps de s’écouter… Mais avant tout, c’est avoir de la compassion pour soi-même.
Mais aussi :
- Soyez dans la compassion avec vous-même
- Apaisez-vous par la respiration
- Redécouvrez vos signaux de faim
- Mangez en pleine conscience
- Prenez conscience du poids des croyances
- Démarrez un accompagnement psychothérapeutique
En résumé.
Manger ses émotions n’a rien de grave, c’est même normal ; d’ailleurs, la culture et la société nous y encouragent à bien des égards.
Néanmoins à trop en abuser, les repères disparaissent et des conséquences physiques et psychiques peuvent survenir, c’est le début des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA).
Prendre soin de soi en mangeant est important, le plaisir est essentiel. Se reconnecter à ses sens est primordial. La nourriture reste avant tout un carburant, mais aussi un plaisir.
Vous avez le droit de manger pour étouffer vos affects, mais les fuir ne les empêchera pas de vous poursuivre : la faim psychologique peut cacher une problématique bien plus profonde.
Avant de devoir envisager un traitement pour de l’hyperphagie boulimique ou de la boulimie vomitive, n’hésitez pas à solliciter l’accompagnement d’un psychologue, psychothérapeute qui vous permettra de stopper rapidement votre alimentation émotionnelle.